Une série noire ?
Peu de temps après Gary Moore, Calvin Russell vient de décéder d'un cancer à l'age de 62 ans.
La France à accueilli Calvin à bras ouverts au début des années 90, tel un trésor caché et ignoré dans son propre pays. Jusque la, le Texan, natif d'Austin, était du genre à prendre les petits sentiers de l’échec, plutôt que la 6 voies qui mène au succès.
Sixième d'une famille de neuf enfants, son père est cuisinier et sa mère serveuse, mais toute la famille s'adonne à son sport favori : le chant.
Dès 11 ans, le petit Calvin attrape une six cordes mais ses frasques l'envoient d'abord en maison de correction puis en prison. A sa sortie, en bon fan de Willie Nelson, il donne de rares concerts dans des bars d'Austin ou, attiré par ce blues suintant la sincérité, Patrick Mahé le signe en France chez New rose. Il s'impose dès son premier album (A crack in time) en 90, et c'est mort de trac qu'il monte, à 41 ans, sur ses premières scènes, avant la sortie de "Sounds from the Fouth World", en 1991 (album sur lequel figure le phénoménal "Crossroads"), qui restera toujours sans echo aux Etats Unis.
Mais en France, avec son corps émacié par la drogue et la drogue, son visage buriné sur lequel chaque ride raconte une histoire (son histoire ? ) et son galurin vissé sur le crâne, Russell en impose à peine un pied posé sur la scène. Une "tronche" rescapée de l'ère du Noir et Blanc, des bras couverts de tatouages de taulard lui apportent la sympathie du public.
Si la magie des début ne se retrouve pas sur tous les albums, en live, c'était un régal.
Son dernier album, "Contrabendo"un live enregistré a Paris est sortit en Janvier dernier, est un pur moment de bonheur, tout comme le premier enregistrement public "Le Voyageur".
Merci Calvin, pour ce moment de bonheur que tu as partagé avec nous, le 10 Decembre 2007 à Lyon. Moment qui restera gravé à jamais dans nos mémoires.
Tu nous manques déjà ......
