Au-delà des polémiques parfois violentes dont il a été l'objet, John Lewis demeure l'un des plus irrésistibles poètes du clavier que le jazz ait connus. Son parcours est pourtant bien étrange : né à la musique au plus fort des éclats contestataires du be-bop, ce pianiste intense et secret a manqué perdre son âme dans la contemplation de la musique savante et dans l'illusoire tentative de réunir l'univers classique et celui de l'improvisation dans des œuvres composites.John Aaron Lewis naît le 3 mai 1920 à La Grange (Illinois) et grandit à Albuquerque (Nouveau-Mexique). Sa famille, qui appartient à la bourgeoisie noire aisée, lui permet de mener de front des études d'anthropologie et de musique. Pendant son service militaire (1942-1945), il rencontre le batteur Kenny Clarke, qui l'incite à devenir musicien de jazz professionnel et le recommande très chaleureusement à Dizzy Gillespie. Ce dernier n'hésite pas à l'engager dans son big band (1946-1948), où il remplace un artiste au style diamétralement opposé, Thelonious Monk. À New York, il joue avec Charlie Parker (1947-1948) et Illinois Jacquet (1948-1949). En 1949, il rejoint le nonette de Miles Davis, pour qui il signe deux arrangements (Move et Rouge) et tient le piano sur une partie des plages réunies sous le titre devenu célèbre de Birth of the Cool.
Deux titres ont été posté dans la rubrique "Partitions"
A+
Rémi
